Dresde – 27 février 2016
Comme promis il y a quelques
mois, voici les images d’une bataille de Dresde que nous avons jouée fin
février. J’en profite pour dire que vous pourrez trouver plusieurs scénarios en
rapport avec cette partie dans le numéro de juillet 2016 de Vae Victis.
Dans le même numéro, je
présenterai aussi un article historique sur la première phase de la campagne
d’Italie de Bonaparte en avril 1796, au cours de laquelle les Français chassent
les Autrichiens des Apennins et forcent les Piémontais à conclure la paix. Cet
article sera suivi, à partir de la rentrée, d’une série avec scénarios sur
cette campagne.
Donc à l’occasion de cette grande bataille (9 joueurs), on accueille Hervé Caille et son fils Adrien (10 ans mais suffisamment à bonne école pour savoir que faire à la tête d’une division de cavalerie). Hervé est venu tester notre règle. Je lui ai donné le rôle de Murat, commandant l’aile droite française
Donc à l’occasion de cette grande bataille (9 joueurs), on accueille Hervé Caille et son fils Adrien (10 ans mais suffisamment à bonne école pour savoir que faire à la tête d’une division de cavalerie). Hervé est venu tester notre règle. Je lui ai donné le rôle de Murat, commandant l’aile droite française
Parmi nous également, Stéphane,
un de nos joueurs réguliers, est venu avec ses deux fils (de 14 et 16, je crois
quelque chose comme ça). Autant dire que la salle de jeu a pris un joli coup de
jeune ce jour-là ! J
Les OdB ont été très édulcoré de manière à faire une bataille relativement rapide et à ne léser aucun joueur. Je cherche systématiquement à mettre en place des situations historiques mais également à fournir à chaque joueur (en particulier les débutants) assez de troupes et suffisamment de chances pour jouer sans frustration. Par contre je ne contrôle pas leurs jets de dé J
Les OdB ont été très édulcoré de manière à faire une bataille relativement rapide et à ne léser aucun joueur. Je cherche systématiquement à mettre en place des situations historiques mais également à fournir à chaque joueur (en particulier les débutants) assez de troupes et suffisamment de chances pour jouer sans frustration. Par contre je ne contrôle pas leurs jets de dé J
Ainsi, ne cherchez pas dans cette
bataille une restitution exacte de la bataille de Dresde.
Pour commencer, un petit tour sur
l’aile gauche alliée tenue par Giulay/Christophe:
Son objectif principal est
l’attaque et si possible la prise du faubourg de Friedrichstadt. Le faubourg
étant cantonné en bord de table, il est clair que c’est une tâche qui
demanderait une quasi annihilation de l’aile droite française, chose peu
probable. Giulay doit donc surtout compter sur les PV qu’il gagnera en faisant
le plus de pertes possibles aux Français. De toute façon, ces collègues ont
plus de chances que lui d’emmagasiner les fameux points nécessaires à la
victoire puisqu’ils ont un plus grand nombre d’objectifs à leur portée.
Détail important : l’aile
gauche de Giulay est coupée du reste de l’armée alliée par le ravin de la
Weisseritz qui n’est franchissable qu’au pont de Plauen. Ce pont est donc un
objectif important pour les Français (mais n’est pas compté comme tel pour
Giulay, qui doit être assez grand pour se rendre compte tout seul de
l’importance de la position !)
Au centre allié, Maxime, un de
nos jeunes invités qui avait déjà fait fureur à la tête d’une division sudiste
à Sharpsburg quelques mois plus tôt, va tenir le rôle du prince de
Hessen-Homburg. Il commande à 18 bataillons, une dizaine d’escadrons et 5
batteries d’artillerie. J’ai même prévu l’arrivée possible d’une réserve de
grenadiers autrichiens, au cas où ça se passerait mal pour lui mais y a peu de
chances…
À l’aile droite, Stéphane commande une partie du corps prussien de Kleist, soit 18 bataillons, 16 escadrons et 4 batteries. Et dans le prolongement, sur le côté latéral de la table, Melvin dirige les Russes de Wittgenstein, soit 14 bataillons, 6 escadrons et 3 batteries.
Côté français, Bruno jouera Ney face à Melvin et Stéphane (12 bataillons, 8 escadrons et 4 batteries). Au centre gauche, moi-même en Mortier avec 12 bataillons et 4 batteries. Nous avons une petite réserve de Vieille Garde dans la ville : 4 bataillons et 4 escadrons.
À ma droite, Christian/Saint-Cyr (12 bataillons et 4 batteries) suivi d’Hervé/Murat avec 12 autres bataillons, 3 batteries et toute notre cavalerie (dont une partie est commandée par le jeune Adrien).
Ma plus grosse surprise est le choix de mes collègues français quant au partage de la cavalerie. Historiquement, le Ier corps de cavalerie de Latour-Maubourg et la 10ème division de Pajol ont été massés à l’aile droite. Notre scénario laissait la possibilité à nos généraux de revoir ce déploiement. Et à mon grand étonnement, Hervé/Murat et Christian/Saint-Cyr se sont entendus pour laisser la grande majorité des troupes montées à l’aile droite. Seule une brigade de cuirassiers était venue se placer au pont de Friedrichstadt pour épauler les troupes de Christian.
Le plus drôle restait de voir la tête de Christophe/Giulay lorsqu’il a compris que ses 10 unités de cavalerie allaient devoir faire face à quasiment le double de troupes à cheval…
Au centre, Maxime me met une pression énorme d’entrée de jeu. Il joue super bien le coup en refusant son aile gauche devant Christian (il se contente de couvrir Plauen, délaissant le jardin Köhler et la redoute N°5) et en attaquant en force mes positions entre la porte de Dippoldiswald et la redoute N°4.
Et ça ne tarde pas à payer puisqu’il s’empare de la redoute 4 dès le premier assaut tandis que j’accumule les 1… En plus mes réserves peinent à réagir parce que je me suis un peu empêtré dans les jardins, les zones construites, etc. Je suis obligé de mettre en mouvement nos dernières réserves : 2 bataillons et 4 escadrons de Vieille garde. Il ne reste plus que 2 bataillons dans la ville !
Christian semble dubitatif devant
ces Autrichiens en attente et patiente un tour ou deux pour voir venir. Peut-être craint-il que des renforts ne
viennent apporter un surnombre contre ses troupes. Mais voyant que rien ne se
passe, il finit par avancer dans la plaine et surtout envoie une brigade à mon
aide sur la porte de Dippoldiswald où 4 escadrons de cavaliers blancs vont
bientôt me poser des problèmes. C’est un choix heureux parce que je commence à
transpirer sévèrement devant les jardins de Dresde ! Car en plus de me
faire battre par les Autrichiens, les batteries de la Vieille Garde tirent
comme des pieds et prennent des pertes sévères par les jägers et grenzers
déployés en tirailleurs. Et au loin arrivent les Prussiens…
En effet, ceux-ci sont désormais
à portée de tir. Dans le Grand Jardin, Bruno engage leurs tirailleurs et sur la
gauche, la brigade du Prince Auguste longe les haies extérieures en direction
de la redoute N°4 où la lutte fait rage.
Les contre-attaques succèdent aux
attaques et j’enregistre enfin quelques succès. On dirait que la fortune
revient. De plus, la brigade de Christian libère mon aile droite, ce qui me
permet d’envoyer quelques bataillons menacer le flanc des Autrichiens qui
attaquent les jardins.
Je réussis à repousser les
dernières attaques. Petit à petit, je reprends l’avantage devant les faubourgs.
Seule la portion entre la redoute et le Grand Jardin a flanché. Mes bataillons
décharnés se sont repliés derrière les murs des jardins et la cavalerie de La
Ferrière tente un effort pour dégager mes batteries et virer les escadrons autrichiens
et même prussiens qui commencent à pulluler dans le secteur. La charge n’est
pas si brillante – décidemment la Vieille Garde n’aura pas fait d’étincelles ce
jour-là – mais elle sauve momentanément la situation. Et puis la redoute N°4 est
restée en mon pouvoir. Les bataillons autrichiens épuisés sont finalement
repoussés par ma deuxième ligne !
Maintenant, la menace la plus
pressante vient du Grand jardin…
Les actions furent moins
violentes sur l’aile droite des coalisés. Peut-être est-ce de ma faute. J’avais
peut-être placé la zone de déploiement des Russes (Melvin) trop loin du
« point d’impact » estimé avec les Français de Ney. Il faut dire que
Melvin n’a pas été aidé par Bruno/Ney qui choisit de soigneusement conserver
une pause défensive malgré nos objectifs lointains, tout en avançant la
cavalerie de la Garde pour menacer le flanc des Russes. À cet endroit,
plusieurs combats opposent donc les lanciers de la Garde à deux carrés russes
qui arrivent à tenir face aux meilleurs cavaliers de notre armée. Ceci dit, les
lanciers ont parfaitement fait leur travail puisque l’attaque de l’infanterie
de Wittgenstein ainsi retardée n’a pu avoir lieu à fond.
En fin de bataille arrivent les
hussards de Wassiltchikov et les deux cavaleries s’affrontent sans qu’un
résultat très net ne se dessine.
Pendant ce temps vers le centre,
le Grand jardin est à son tour la proie de furieux combats entre mon aile
gauche et les Prussiens du Prince Auguste, tandis que les brigades Pirch et
Jagow se fusillent avec la Jeune Garde de Barrois (corps de Ney). Comme au
centre, je me fais enfoncer et recule précipitamment, jetant même le désordre
dans les bataillons de Bruno qui sont rangés derrière moi. Heureusement, les
deux bataillons de Vieille Garde de Christiani viennent soulager mes unités
malmenées. Mais il est surtout l’heure de suspendre le feu.
Le combat aurait encore pu durer
sur cette partie du champ de bataille mais les Autrichiens sont battus et les
compte des PV est en notre faveur. Les alliés dont la moitié de l’armée est
épuisée (voire détruite !) nous laissent la victoire. Mais honnêtement,
celle-ci arrive surtout à cause de la mésaventure de l’aile de Giulay. Il faut
bien reconnaître que de mon côté, j’ai subi des pertes sévères. Je les ai un
peu compensées en mettant en déroute quelques bataillons épuisés de Maxime en
fin de combat. Mais l’infanterie russe est quasi intacte et les Prussiens de
Stéphane ont plutôt pris l’avantage dans le Jardin, même si celui-ci reste
disputé. Et ils arrivent encore en très grand nombre en seconde ligne. Il est
probable que, s’ils avaient pu nous engager plus rapidement, leurs effectifs nous
aient forcé à reculer au moins jusqu’aux portes de Dresde, si ce n’est pire.
Sinon je dirais qu’on n’a pas
encore trouvé notre maréchal Ney autour de notre table. À Dresde comme à Friedland l'automne dernier,
les deux joueurs qui ont incarné le Rougeot ont fait preuve de plus de prudence
que de l’exaltation caractéristique du personnage J.
On verra bientôt si l'un d'entre nous se révèle puisque la prochaine grande bataille est
fixée au 14 juillet, avec 10 ou 11 joueurs prévus (c’est le max qu’on pourra
faire entrer dans la salle de jeu de Christian). A priori gros affrontement
franco-russe.
À bientôt donc, et n’oubliez pas de
retrouver Bonaparte en Italie et Napoléon à Dresde dans le Vae Victis 128,
sortie début juillet 2016.
6 commentaires:
Very nice gentlemen, your wargame looks very good and you are located in a wonderful wargames room. What more can one ask.
Vraiment magnifique, la salle, la table (mention spéciale au Grand Jardin!) et les figurines bien sûr...on attend le numéro de juillet avec impatience!
Merci messieurs ! :-)
Si tout colle avec l'espace de jeu, en juillet, j'envahie la Russie !
Euh...fais gaffe, l'invasion de la Russie, les derniers qui ont essayé...comment dire?
Absolutely fabulous looking game. This is how I imagine tabletop games should look like.
Please see my humble efforts on my blog - The Wargamorium - https://thewargamorium.wordpress.com/
The Wargamorium is based just outside Brussels - where are you located?
Regards
Robert McLean
Sorry - I forgot to ask which rules you use for such impressive Napoleonic battles?
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